L’Histoire du Pitchak : Une tradition réinventée
Le Pitchak est un jeu emblématique qui puise ses origines dans les années 1950. Des traces de cette pratique ludique ont été retrouvées dans de nombreux pays, particulièrement autour du bassin méditerranéen. C’est dans les années 60-70 qu’il a pris racine dans le sud de la France, grâce aux rapatriés d’Algérie.
À l’époque, le Pitchak était fabriqué de manière artisanale : des rondelles découpées dans une chambre à air de vélo ou de cyclomoteur, maintenues par un bout de ficelle, formaient ce jeu unique. C'était simple, ingénieux et à la portée de tous.
Pour beaucoup d’entre nous, le Pitchak évoque les années 70, quand nous passions des journées entières à jouer dans les quartiers ou à la récréation. Trouver une chambre à air usagée était facile, et chacun fabriquait son Pitchak avec fierté. Aujourd’hui, cette simplicité semble lointaine à l’ère des pneus tubeless sans chambre à air.
Un héritage intergénérationnel
À notre connaissance, le Pitchak dans sa forme originelle est connu depuis deux générations. Les règles de base, bien que proches de la version moderne, étaient intuitives et stimulantes : un joueur de football maîtrisait le Pitchak avec aisance, et réciproquement, un bon joueur de Pitchak excellait au football. On pourrait même se demander si Zinedine Zidane, Marseillais d’origine, y a joué dans son enfance… Qui sait ?
Un jeu silencieux mais captivant
Un des grands atouts du Pitchak par rapport au ballon de football est sa discrétion : il est silencieux. Tant que les joueurs restent calmes, personne n’est dérangé ! Avec ce volant rudimentaire, jongler, frapper et faire des passes devient un art. En compétition, on joue souvent en duo : deux contre deux, chacun dans son cercle.
Le Pitchak, c’est bien plus qu’un jeu. C’est une invitation à jongler avec ses souvenirs d’enfance. C’est la récréation entre les grands platanes, l’odeur du goudron chaud et les rires partagés. Les gosses de tous horizons se retrouvaient autour de ce jeu, défiant la gravité avec des gestes précis et élégants : tête, genou, aile de pigeon.
Un sport basé sur la maîtrise et l’agilité
Le Pitchak repose sur des compétences motrices fines, rappelant les exercices de jonglage pratiqués par les footballeurs. Ce jeu peut se jouer de différentes manières :
Seul, en cherchant à enchaîner un maximum de jongles avec les pieds, les genoux, la tête ou la poitrine.
En opposition, à deux ou à quatre joueurs.
En mode compétition, le terrain est délimité par des cercles de 1 à 1,50 m de diamètre, séparés de 1,50 m. Le service s’effectue en deux frappes consécutives : soit deux frappes du pied, soit une frappe du genou suivie d’une frappe du pied. L’objectif ? Faire tomber le Pitchak dans le cercle de l’adversaire pour marquer un point.
Un jeu accessible à tous
Chaque manche se joue en 11 points, avec un écart de deux points nécessaires pour la victoire. Les matchs peuvent se dérouler en deux ou trois manches gagnantes. Même en double, le jeu reste accessible et non-violent, pouvant être pratiqué par tous, partout et en toute simplicité.
Le Pitchak, qu’il soit artisanal ou modernisé, reste un jeu intemporel, chargé de souvenirs et de défis. Aujourd’hui, il renaît dans une version moderne et colorée, prête à séduire de nouvelles générations de joueurs.